Pour la troisième fois, une des oreillettes de mes écouteurs ne fonctionne plus. En quelques mois. C’est vraiment un produit de m…, et je tiens à le faire savoir.
Produit de marque ?
“Produit de m…”, avec “m” comme “marque”… ou comme “merde” !
L’écrire me rebute, mais il faut bien appeler un chat “un chat”. Je n’ai pas trouvé mieux que cette expression qui vient naturellement quand on est en possession d’un produit qui ne remplit pas ses promesses.
Mais attention, pas n’importe quoi. Je ne vise pas l’appareil photo chinois acheté pour quelques poignées d’euros, du pèse-personne reçu avec le sofa, ou d’une montre gagnée à la foire ! Je met ces objets dans la catégorie des “produits toxiques”, et on en parlera à une autre occasion.
Non, veux parler des produits de marque. Vous savez, ceux qui sont sur-emballés, qui changent tous les six mois avec la “nouvelle collection”, qui sont nouveaux mais n’innovent en rien.
Pourquoi tant de colère ?
Parce que la fabrication d’un produit, que ce soit une chaussure, un stylo, un téléphone ou un t-shirt, a une empreinte écologique non négligeable : en matières premières, en eau, en énergie.
Parce qu’il a certainement été fabriqué dans des conditions déplorables.
Parce qu’il a traversé des milliers de kilomètres pour arriver jusqu’à moi.
Pour toutes ces raisons, si ce que j’ai acheté est de mauvaise qualité ou devenu inutilisable dans un délai anormalement court, c’est un échec bien au-delà du seul argent perdu. Le jeter pour acheter autre chose ne me permet pas de soulager ma conscience, bien au contraire.
Alors j’enrage, je piétine, et je brûle d’envie de crier au fabricant : “sous vos beaux habits de branding, vous m’avez juste vendu un produit de m…” .
Voici deux cas.
Prada, des lunettes biodégradables ?
Mieux que des lunettes en écailles : les lunettes qui s’écaillent !
Il faut croire que payer plus de 100 € pour une paire de lunettes (verres non compris) n’est pas suffisant pour avoir de la qualité. Entre parenthèses, que des lunettes coûtent autant qu’un vélo m’a toujours exaspéré !
Il n’a fallu que quelques mois pour que la peinture noire des montures commence à partir. Elles n’ont apparemment pas été conçues pour l’extérieur. Ou que la monture ne résiste pas à l’acidité de la peau (conseil pour éviter un procès : ajouter dans la notice “Attention, ces lunettes ne sont pas faites pour l’extérieur ni pour entrer en contact avec la peau” ).
Lunettes Prada, lunettes… Ah non, ne soyons pas grossiers !
Urbanears ne sait pas souder
Ils se déclinent en orange, en gris, en bleu, en jaune, en vert : les écouteurs Urbanears sont attrayants et tiennent parfaitement dans l’oreille grâce à leur EarClick. Avis aux joggeurs comme moi !
Le monde serait parfait si seulement cette marque suédoise avait mentionné dans le cahier des charges, destiné au fabricant chinois, que les soudures devaient tenir “le temps généralement admis dans la profession” .
Car voilà, après deux mois, ça crachote dans une oreille, puis plus de son. Retour au magasin : l’échange se fait sans discussion (et je salue Jogging Plus qui a fait preuve de bonne volonté). Mais quelques mois plus tard, je reviens avec le même problème. Nouvel échange. Je choisis une autre couleur : on ne sait jamais que ceux que j’avais rapportés sont de retour dans le rayon. Je suis donc avec le troisième exemplaire de ce produit : il tient un peu plus longtemps. Puis patatras, une oreille crachote et puis, air connu, plus rien. C’est toujours la même histoire : quelque chose a lâché dans le mini-jack.
La garantie est à présent passée. Le feuilleton est terminé. Le verdict tombe, implacable : trois exemplaires avec le même problème, c’est bien un produit de m…
Indignez-vous, hashtaguez !
Comment crier à la face du monde que c’est un produit m… auvais ?
En le balançant dans les réseaux sociaux ! Twitter en tête, grâce au hashtag #produitdemerde, en anglais #shittyproduct ou #crappyproduct. En n’oubliant pas de l’adresser à la marque (par exemple @urbanears).
Et joignons-y une photo, sur laquelle se place, comme un marquage au fer rouge, le logo créé à cet effet. Eh oui, j’ai mis du cœur à l’ouvrage ! Voici même une petite page web qui permet de marquer votre photo !
Le génie humain, quand-même
On se calme.
Je l’écris sans rire, même pas un sourire crispé : je suis souvent émerveillé par la qualité de nos produits et l’ingéniosité humaine. Par rapport à ça, il est difficile de ne pas consommer à gogo !
Et sur les centaines d’objets accumulés durant ces quelques dizaines d’années de consommation irréfléchie, je n’ai trouvé que ces deux malheureux produits à mettre au pilori.
Et vous, en avez-vous ?
Je guette vos hashtags…
Chouette article, chouette idée qui nous rend encore plus consommacteurs. Comme disait l’autre, si on n’achète pas un produit ou si on le critique, il ne se vend pas. Message bien reçu de certaines marques (pour ma part, je cite Lampiris, Proximus et bpost (oui, oui)) dont les community managers mettent un point d’honneur à corriger les imperfections produit/services.
Merci Philippe. Oui, certaines marques répondent, et d’autres… Je n’ai pas encore de réactions sur mon #shittyproduct adressé à @urbanears…
Vous avez déjà acheté de la colle SADER ? Eh bien n’en achetez pas ! Parce que les contenants sont tous conçus pour que votre colle sèche dedans en quelques mois. Comme cela, vous êtes obligés d’acheter de la colle neuve à chaque collage.
Vous avez compris ? 1 pot = 1 collage. Perte = 98 % Vive l’écologie !
Point smoke Meaux : Je trouve cela décevant, je suis cliente depuis quelques mois, j’y ai orienté des collègues, J’ai acheté une cigarette électronique de la marque “Joyetech” le 16/10/17, le produit est défectueux depuis quelques jours, il ne s’allume plus. Je passe aujourd’hui dans la boutique : on ne peut rien y faire! Pas un geste commercial! Con somateur démerde toi, achète une autre! Bref merci la qualité de service! Pas étonnant que les petits commerçants se meurent!!!
Cela m’étonne que vous n’ayez pas encore eu un procès. Parce que même si un produit est de la merde, on on peut pas le dire! Si un service est de la merde, on ne peut pas le dire non plus! C’est comme ça maintenant. Quand ma femme a eu un morceau de tampon métallique dans sa salade (en France!), le patron ne s’est pas excusé. Ce n’était pas possible, donc ça n’existait pas. Quand ma chaudière à 10000€ rouille de la cuve après 3 ans, ce n’est pas possible. Donc on ne fait rien.
La plupart des produits que j’achète, je dois les “réviser”. Refaire une soudure, changer une pièce, mettre un point de colle par ci, une vis par là.
On n’en finirait plus de mettre des hashtags produit de merde. Quelle époque de merde!