Archives par mot-clé : gaspillage

Télévision aquarium

A donner

Cassé, démodé, en panne, usé, remplacé : c’est donc bon pour la poubelle. Et si vous essayiez de plutôt donner ?

Une histoire pas très cathodique

C’est l’histoire d’un ami qui a décidé de passer du tube cathodique au led. Non pas que sa télévision ne fonctionnait plus, que du contraire, mais bon, on ne peut pas résister indéfiniment à l’appel de l’écran plat. Et combien d’entre nous n’ont pas passé le cap, se débarrassant d’une télévision encore en état de marche ?

Mais qu’est devenu cet objet hautement toxique ?

En tout cas, si le marchand a repris votre téléviseur d’un autre âge, n’espérez pas qu’il puisse un jour remettre sa prise dans le secteur ! Notre ami l’a bien compris en voyant la manière dont le livreur traitait son lourd et encombrant objet. “On s’en fout qu’il tombe, c’est de toute façon pour la déchetterie“…

Se doutant de ce tragique destin, notre ami avait bien essayé de la donner dans son immeuble. Sans succès, et c’est normale, à une si petite échelle. Mais s’il avait essayé sur l’ensemble du territoire ? J’explique…

Télévision aquarium
Puisque je vous dis que votre télévision peut trouver une seconde vie !

Seconde vie

Depuis quelques années, le site 2ememain.be permet de mettre des objets à donner (d’autres sites sont spécialisés dans le don, mais ne bénéficient pas de la même visibilité ou manquent de professionnalisme) : on peut donc y insérer une annonce où le prix est mentionné comme “gratuit”.

Mettez une ou deux photos, écrivez le motif de la séparation et l’état de l’objet. Et voilà, il n’y a plus qu’à attendre que “ça morde”…

Mais vous vous dites qu’un téléviseur à tube cathodique n’a aucune chance de trouver un amateur ? Voyez plutôt ce que j’ai déjà réussi à donner…

Tissu sale et mauvaise impression

Correction : je l'ai autant sali que mon chien !
Correction : je l’ai autant sali que mon chien !

Notre salon en tissu était râpé, un peu défoncé dans le coin où je m’asseyais, franchement sale là où notre chien se frottait les babines : des jeunes sont venus le chercher, trop contents d’avoir un coin sofa pour leur local.

Notre vélo d’appartement prenait la poussière, mais en plus je n’arrivais pas à réparer la lanière de résistance : un vieux couple est venu le chercher.

J’en avais marre de mon imprimante, dont je ne savais pas si c’était la mécanique ou les cartouches qui m’imprimaient des lignes en code-barre : un couple est venu la chercher.

Ma pédale “switch” ne switchait plus. En la démontant je me suis retrouvé face à mon incompétence, et sa valeur ne valait pas une réparation : elle a terminé dans les mains… d’un technicien à l’affut de telles opportunités !

La grande cage à oiseaux de ma belle-mère était tombé, cassant le socle. La cage ne tenait plus et elle voulait la mettre à la déchetterie. J’ai placé une annonce : un homme d’âge mure est venu la chercher.

Socle cassé d'une cage à oiseaux
Mais non, ce n’est pas juste bon pour la casse !

Pas de pouilleux ni de brigands

Je ne veux pas voir débarquer n’importe qui chez moi“, répondront certains d’entre vous ! Comme je vous le détaillais plus haut, et c’était bien ça le but, mes annonces “à donner” n’ont pas attiré des pouilleux et des brigands.

Quand bien même vous n’aimez pas les inconnus chez vous… Étant donné que l’objet est à donner, en l’état, la transaction peut se passer sur le pas de la porte, dans l’entrée de l’immeuble, dans la rue : il n’y a pas de contrat de vente, pas d’échange d’argent, pas de tests, pas de compte à rendre à l’acquéreur qui, croyez-moi, est déjà trop content de ne rien débourser.

2013 : on n’est pas sauvé

Bien-sûr, faire une photo, insérer une annonce, garder l’objet le temps de trouver un repreneur, puis rencontrer un inconnu, c’est beaucoup moins simple que de voir le faire partir dans la camionnette qui a apporté son successeur.

Tout ça est histoire de motivation, et peut-être qu’il ne vous manquait que ces quelques exemples pour vous convaincre que cette piste-ci est jouable.

Allez, c’était mon dernier article de 2012 : je n’ai pas réussi à “sauver le monde” (euh, que les choses soient claires : je n’y suis pour rien concernant la fin du monde qui n’a pas eu lieu !), et force est de constater que je ne pourrai pas y arriver seul.

Je vous souhaite donc une année 2013 pleine de bonnes résolutions !

Quand vous êtes passé à l'écran plat, qu'est devenu votre ancien téléviseur ?

View Results

Loading ... Loading ...
ExtraPaul racommode ses chaussettes

Sauvons les chaussettes

Probablement parce que nous n’avons pas connu la guerre, certainement parce que le culte de la croissance passe par le gaspillage, nous avons plein de petites habitudes qu’il est difficile de justifier….

J’ai déjà abordé le génocide des gobelets, cette fois c’est au tour des chaussettes jetées un peu vite : un sujet rarement abordé, une injustice que je n’ai pas peur de dénoncer !

It’s a wonderful world… of waste

D’abord je l’avoue, jusqu’il y a peu, mes paires de chaussettes subissaient de plein fouet la dure loi de la sélection naturelle, qui fait si bien l’affaire de notre économie : t’as un défaut, tu disparais… et te fais remplacer ! Le défaut, en l’occurrence, étant un trou apparaissant au niveau de mon gros orteil, dont l’ongle, pas assez souvent coupé je l’avoue, repoussait dans ses derniers retranchements la résistance des matériaux – le génie humain n’a pas encore tout résolu.

Ah, ces chaussettes que l’on jette pour un trou : c’est un double drame. Car ces tricots, en plus de vivre aux extrêmes, sont liés comme des siamois : si l’un d’eux a une faiblesse, c’est une fin funeste pour tous les deux (la belle affaire !).

Changeons les chausses

Jusqu’il y a peu, disais-je, c’était “Chaussette à trou, chaussette que je désavoue”. Sans état-d’âme !

Jusqu’au jour où, à force de m’informer / m’intoxiquer par le greenwatching, une voix apparut dans ma tête : c’était celle de Yann Arthus-Bertrand qui, dans un “La chaussette vue du ciel, me disait : “Savez-vous qu’il faut 300 litres d’eau pour faire une paire de chaussette ?” (imaginez le chiffre 300 apparaissant alors que nous survolons un champ de coton…). Et d’enchaîner : “Mais heureusement il y a des hommes qui se battent pour changer les choses. Et j’en ai rencontré un : il s’appelle ExtraPaul ” .

ExtraPaul racommode ses chaussettes
Un travail qui crée des liens

La croissance aura le moral dans les chaussettes

Revenons sur terre : j’ai pris les armes ! Aiguille au poing, j’ai crié à la face du monde que dorénavant je réparerai mes chaussettes.

Et il m’a fallu combattre un dogme, une loi, un non-dit : quand on gagne bien sa vie, on ne se rabaisse pas à raccommoder ses chaussettes, on les remplace !

Et bien, je ne joue plus le jeu ! Et tant pis pour les chinois de Datang, tant pis pour Blacksocks et son abonnement aux chaussettes, tant pis si tout un pan de l’économie s’effondre par mon comportement à rebrousse-poil : “La crise de la chaussette semble avoir démarré quelque part en Belgique” , lira-t-on dans les livres d’histoire.

Allez, je vous laisse : j’ai du monde à opérer…


Attention : activité pouvant créer une addiction

Quand vos chaussettes ont des trous...

View Results

Loading ... Loading ...
Gobelet sur mon bureau

Mon gobelet, ma bataille

On ne jette pas ses emballages…

Quand on était petit, on nous apprenait qu’« on ne jette pas ses emballages dans la rue ».

Aujourd’hui, j’aimerais qu’on nous apprenne à « ne pas jeter ses emballages : on les réutilise quand c’est possible ».

J’écrirai certainement un article sur ma vie (mon enfer ?) avec les sacs en plastique, mais une chose à la fois. Ici je m’attaque aux gobelets à café, au bureau… Et pour expliquer toute l’absurdité de nos habitudes, je m’adresse à mon compagnon de blog, ce cher Mobilou, qui trouve que nous avons de drôles de manières…

Un quart d’heure de vie et un siècle d’agonie

Mobilou, je t’explique : le distributeur à café sur les lieux de travail est une machine indispensable à l’homme moderne pour l’accomplissement de son labeur. C’est une institution, un symbole social. L’absence de cette machine déprécie la valeur d’un bureau : il perd son AAA !

Mais ce signe de la modernité va de pair avec des habitudes difficiles à défendre… Car comment t’expliquer que la consommation de 20 cl d’une boisson chaude nécessite le sacrifice d’un objet fabriqué à base de pétrole, utilisé durant 15 minutes, puis jeté comme une peau de banane, à la différence notable qu’il mettra plus d’un siècle à disparaître, et pas forcément sans laisser de traces ?

Cet objet, c’est le gobelet en plastique, délivré avec entrain et sans supplément par cette fabuleuse machine qu’est le distributeur à café. Oui, tu l’as bien compris : un ustensile à la circonférence parfaite et à l’imperméabilité sans défaut, dans une matière résistante, dont la fabrication a demandé des grosses machines et de l’énergie, va avoir une vie plus éphémère qu’un papillon de nuit. Quelle triste vie !

Mobilou dans une mer de gobelets
Mobilou est tombé dans un charnier !

L’Homme, ce prédateur pour les gobelets

Ah Mobilou, je ne sais pas t’expliquer comment on en est venu là. Nous sommes dans l’ère du tout jetable, et le gobelet à café en est l’emblème. Tous les matins je les vois défiler, et je compte les morts : pour ceux d’entre nous consommant plus de 5 cafés par jour, ça fait un millier d’objets inutiles au bout d’un an !

En ont-ils conscience ? (les hommes, pas les gobelets !) Non car, dans notre monde moderne, ce que nous jetons disparaît de notre vue : ça ne termine pas au fond de notre jardin…

Saleté de gobelet vs gobelet sale

“Pourtant, des solutions existent”, pour reprendre la formule consacrée : le gobelet qui tombe à chaque commande, ce n’est pas une fatalité ! Car, Mobilou, l’Homme fabrique des machines très intelligentes : c’est ainsi que si notre distributeur détecte un corps étranger, il ne crachera pas son morceau de polymère moulé. Utiliser une tasse ou réutiliser son gobelet, c’est donc possible…

Mais cela n’y change pas grand-chose, car on l’ignore / on veut boire dans du propre / on s’en fout / jeter après usage est dans notre éducation… Je ne vais pas porter d’accusations : il y a quelques années, le sort des gobelets, je m’en foutais !

Mais maintenant toutes ces habitudes m’insupportent. Action !

Tableau de chasse

Mobilou, attaquer de front l’habitude des gens, ça ne marche pas. Et je ne me vois pas placarder des affiches « Réutilisez votre gobelet » dans les couloirs : on a déjà vu des combats plus importants !

Gobelet sur mon bureau
Un gobelet qui a bien servi

J’ai donc trouvé une méthode ludique : à chaque fois que je réutilise mon gobelet, je lui mets un trait au marqueur. À la longue, tout un côté se remplit de dizaines de marques.

Alors quand il est posé sur mon bureau, quand je le transporte dans les couloirs, ou le dépose dans le distributeur, les plus observateurs et les plus curieux m’interrogent sur cet étrange objet tatoué : et voilà la belle occasion de leur faire comprendre que réutiliser son gobelet, on n’en meurt pas (à moins que ?…)

Ce n’est qu’une bataille…

Ceci est une bataille, Mobilou, mais c’est la guerre ! Dans mon bureau, que de gaspillages en matière et en énergie ! Oserais-je en parler un jour ? Je frôle l’incident diplomatique, je me tâte…