Que peut-on avoir pour un nut ? Un roman de Mary Higgins Clark, des rollers, une lunette de WC, une cuisinière au gaz, ou un écureuil empaillé ! Suivez-moi…
Devenez riche en nuts
Le temps est à la récupération, à l’anti gaspi. Et j’y adhère à 100 %, comme on a déjà pu le constater. Toute expérience visant à se débarrasser de nos objets inutiles m’intéresse, et j’en ai découvert une particulièrement ludique : Paynut !
Paynut.org est un site favorisant le don d’objet, avec la particularité d’utiliser une monnaie locale : le “nut”. Vous donnez un objet : vous recevez un nut de la part de l’acquéreur. Vous voulez un objet : vous donnez un nut pour l’avoir.
Le nut est donc une monnaie d’échange virtuelle, pour des objets bien réels : avec mes 7 nuts, je pourrais avoir 7 objets parmi les quelques centaines se trouvant sur le site.
Enfin, en théorie…
La partie simple…
Pour utiliser Paynut, on est obligé de s’inscrire avec un compte Facebook : l’application se ferme donc à une certaine partie de la population, mais d’un autre côté, pour ceux qui ont un compte, cette restriction est un avantage : vous le comprendrez plus loin…
Sitôt inscrit, on reçoit deux nuts ! On peut donc déjà acquérir deux objets, pour rien. Si cela vous étonne, sachez que c’est une pratique courante dans un système avec une monnaie locale.
Pour donner un objet, rien de plus simple : on poste une photo, on donne la localisation de l’objet, et sa description. L’objet apparaît alors sur le “mur” : le monde entier peut le voir, mais seuls les inscrits peuvent poster une question, ou cliquer le bouton “Receive for 1 nut”. Avec cette action, un message est envoyé au propriétaire (vous), pour prendre contact avec le demandeur. Il ne reste plus qu’à se rencontrer, “en vrai” !
… et la partie contrariante !
Le problème avec des objets gratuits, c’est que l’on prend ses engagements à la légère. Ajoutez à cela une mauvaise compréhension du système : vous voilà prévenu, rien ne sert de s’énerver !
- Ainsi, si vous demandez un objet, son propriétaire est censé vous répondre par email. Mais le coffret du manga “Battle Royale”, ça fait 7 mois que j’attends !
- Ainsi, si on demande mon Kettler pour abdominaux, on est supposé répondre à mes emails. Mais le demandeur fait la sourde oreille. Et en plus, il m’a déjà donné son nut (il doit en principe le donner quand il a l’objet en main) : mon annonce est donc bloquée, impossible d’annuler la transaction.
Et voilà pourquoi Facebook nous sert : on y retrouve forcément l’autre partie, ce qui nous donne d’autres voies de dialogue.
Mais restons positifs : Paynut m’a permis d’acquérir 2 objets et d’en donner 5…
Et je vais même prendre sa défense, car Paynut est un site incompris…
Une brocante près de chez vous
C’est vrai, le site est avare d’explications. Il semble que ses concepteurs aient voulu se détacher complètement des sites traditionnels de seconde main : aucune catégorie pour les objets, pas de cotation pour les échangeurs, pas de moteur de recherche. Les objets apparaissent, progressivement, sur une seule page.
Alors ça en agace plus d’un ! Et voilà ce que je dis à tous ces gens qui veulent réinventer eBay : Paynut sert à échanger des objets de manière amusante, et à favoriser les liens sociaux. Point barre !
Il faut le prendre comme une sorte de brocante virtuelle : on s’y promène sans chercher quelque chose en particulier.
À la différence que l’éloignement de l’objet est déterminant : un pantalon de ski pour un nut, c’est chouette. Mais pas quand il est à… Jambes !
Fun et sexy
Alors, Paynut, est-ce efficace ? Je dirais que ça fonctionne plus ou moins, et qu’il ne faut pas être pressé.
Jugez plutôt : mon scanner Canon est resté un mois sur Paynut, pour récolter un seul candidat, qui s’est désisté. Je l’ai ensuite mis en “à donner” sur 2ememain.be : un preneur s’est déclaré après 29 minutes. Et j’en avais quatre au bout d’une douzaine d’heures !
Donc, Paynut n’est pas le plus efficace pour donner des objets.
Mais il est fun et sexy, et donner, c’est sa vocation première, par rapport au site susmentionné : alors donnons-lui sa chance !