Archives de catégorie : Agir

J’agis, vous agissez, nous agissons : du plus petit geste au grand changement, du plus futile au plus radical, ça ne sauvera le monde que si nous sommes 7 milliard à le faire…

Tire pas la chasse, je te suis

Ah j’en avais presque la larme à l’œil quand l’autre soir chez un ami (je le laisse dans l’anonymat : à lui de vaincre sa modestie pour apparaître au grand jour), alors que j’utilisais ses installations sanitaires, j’entendis “Ne tires pas la chasse, je te suis” ! Précisons d’emblée qu’au travers de la vitre sablée il me voyait debout : la suite de cet article doit être apprécié à sa juste valeur…

Donc, nous en étions à ce moment où je me rendais compte que ma préoccupation concernant le gaspillage d’eau dans nos latrines était partagée par d’autres personnes qui, à priori, ne montraient pas de signes extérieurs d’écologite aiguë (j’invente le mot : à l’académie française de corriger le tir !). Qui plus est le déclarait sans pudeur, partageant avec moi un secret qui ne devait pas sortir du cercle familiale. Certes nous avons fait notre service militaire ensemble (aïe, un indice !), mais quand même !

C’est que, depuis quelques temps, non, mesdames et messieurs, je ne tire plus la chasse systématiquement comme maman me l’avait appris. Car même avec une chasse à double vitesses, envoyer trois litres d’eau pure pour nettoyer toute trace de mon passage m’insupporte, me paraît comme un non-sens, comme un geste d’hygiène surdimensionnée imposée par notre monde immaculé, comme une obligation sociétale qui n’a pas de raisons dans ma vie privée (j’insiste : c’est uniquement quand je ne suis pas en société. Qu’on ne me fasse pas gourou des mauvaises manières !).

Quand je tire la chasse, je vois une africaine qui verse son sceau dans ma cuvette après plusieurs kilomètres de marche depuis le puits, je vois un galon d’eau que je prends des mains d’une famille sud-américaine qui n’a que la rivière insalubre au bas de son baraquement.

L’européen consomme 200 litres par jour : dont quelques seaux pour évacuer ses déjections. Quel luxe !

L’eau est un sujet préoccupant, et je ne manquerai pas d’y revenir. Que mon premier article l’aborde de la sorte donne la mesure de la valeur qui nous lui accordons, nous, gens nés du bon côté de la planète.

Mobilou dans la cuvette
Baignade autorisée jusqu'au prochain passage de Paul

Une toilette peut être plus écologique : sèche, à récupération d'eau de pluie ou de douche, etc. Si vous aviez la possibilité technique...

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American Apparel : sweatshop-free

Amercian Apparel : un emballage mouillé
Anvers n'apparaît pas sur l'emballage, mais c'est bien la pluie de cette ville qui l'a mouillé!

American Apparel est un fabricant de vêtements prenant le contre-pied de l’industrie textile : l’usine n’est pas délocalisée, elle n’utilise pas des petits mains asiatiques, et l’impact environnemental est pris en compte. Ce fabricant n’est donc pas un “sweatshop” (j’y reviendrai dans un autre article à propos du livre “No Logo”).

Les employés d’American Apparel sont américains, ils travaillent près de chez eux, dans une belle usine, sont bien payés, et heureux d’avoir ce job.

Alors que tout le monde le donnait perdant dans son entreprise, Dov Charney a persisté dans son idée de lancer sa marque de vêtements sans sous-traiter sa production. “Je voulais prouver que produire dans ce type d’ateliers clandestins, en exploitant ce qui s’apparente à des esclaves modernes revenait finalement plus cher que de produire de manière éthique, aux États-Unis” (“80 hommes pour changer le monde”, p.169). Presque 20 ans plus tard, American Apparel vend dans le monde entier, et persiste sur la voie tracée par son fondateur.

Dov semble aimer les vêtements simple, sans logo, ce qui n’enthousiasmera pas tout le monde, moi y compris ! C’est avec un certain entrain que je suis rentré dans le magasin à Anvers, mais une fois dans les rayons, mon désir de soutenir cette belle entreprise fut un peu refroidi. Malgré tout j’y ai trouvé mon bonheur, et tant pis si personne (ou presque) ne verra que je porte du American Apparel !…

American Apparel Men's Brief
Soyons fous : j'en achète deux !


Entre un vêtement de "marque'" (= sweatshop) et un vêtement éthique...

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