Archives de catégorie : Agir

J’agis, vous agissez, nous agissons : du plus petit geste au grand changement, du plus futile au plus radical, ça ne sauvera le monde que si nous sommes 7 milliard à le faire…

Brainstorming site G1000

G1000 : en route vers une autre démocratie

Quand j’étais gosse je ne comprenais pas à quoi servait la politique. Quand j’étais ado je ne comprenais pas pourquoi un homme politique devait appartenir à un parti. Aujourd’hui, j’ai finalement compris, évidemment, mais je me pose une autre question : notre système démocratique ne pourrait-il pas passer à la vitesse supérieure ?

Comme le montre Lazarus

A l’heure du numérique et de l’information, n’est-ce pas devenu archaïque de passer par des “élus”, qui ne pourront jamais suivre leurs convictions une fois en place ? Bien sûr notre système démocratique, c’est une belle avancée. Mais comme l’explique Lazarus, un parlement n’est pas représentatif de la population, et subit des pressions de la part de ceux qui en ont le plus de moyens.


Lazarus nous explique la démocratie

Et si nous regardons du côté des Etats-Unis, exemple de ce qui pourrait nous arriver bien malgré nous, on constate que le peuple est représenté pour moitié par des millionnaires ! Comment les intérêts d’une population peuvent-ils dans ces conditions être défendus ?

Je vote pour les citoyens !

Mais peut-on se passer de “professionnels” de la politique, pour laisser aux gens le soin de décider pour leur pays ? Oui, s’ils sont informés, encadrés, et s’ils dialoguent. C’est ce que démontre le G1000 qui, le 11 novembre 2011, rassemblait 704 citoyens autour de 32 tables de discussion, pour débattre des mesures les plus importantes à leurs yeux. En est-il sorti des mesures genre “On ne paie plus d’impôts” ou “La retraite à 45 ans” ? Non, leurs décisions n’avaient rien d’utopique : la preuve fut faite qu’un groupe de citoyens pouvait donner des recommandations qui servent l’intérêt général.

Je m’engage

En 2011 j’appris l’existence du G1000 par les médias : voyant tous ces gens débattre autour de ces dizaines de tables, à Tour & Taxi, j’aurais bien voulu en être ! Un an plus tard, une annonce dans Facebook apparaît : “cherche graphiste d’urgence”. Et hop, ni une ni deux, dans la minute je me portais volontaire, et dans la semaine j’étais en contact avec les cerveaux du G1000, pour concevoir un dépliant pour lancer la suite du projet.

Un millier de volontaires, et moi, et moi

L’air de rien, le G1000 a demandé presque un millier de volontaires en 2011, et ça les a bien usé ! Alors en 2012 on renouvelle les troupes. Et quand, lors de la première réunion de la cellule communication, je propose mes compétences pour le site web, me voilà définitivement intégré à l’aventure 2012.

Brainstorming site G1000
“Tempête de cerveaux” sur le site du G1000. Avec Lieve Van den Broeck et David Van Reybrouck.

Le travail est immense : il faut refaire tout le site, en 4 langues, le rendre plus complet mais… plus simple ! Et quand je me rends compte que je ne pourrai pas récupérer le code, et que je devrais donc réécrire tout le site, mon estomac se noue : dans quoi me suis-je engagé ? Mais en même temps, si “je veux sauver le monde” , voilà une belle occasion de mettre mes compétences au service d’une cause qui veut faire bouger les choses.

Le jour G !

Ce vendredi 14 septembre était le coup d’envoi du G1000, phase 3. Il fut précédé d’une semaine intense, où le site s’est développé en “flux tendu”. Jeudi minuit, le site était prêt, et vendredi à 9h, il était publié, talonné par l’envoi des dossiers de presse. Ouf ! Ce fut un peu de stress, mais quelle formidable expérience de travailler avec une équipe aussi motivée et compétente ! Et je ne suis pas au bout de mes bonnes surprises : j’ai pu assister à la réunion des 32 citoyens, au Parlement Flamand. Ce fut surprenant et instructif. Mais ça, ce sera pour un prochain article… www.g1000.org

Faut-il mettre fin à la démocratie représentative (élus) et chercher autre chose ?

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Brève histoire autour du coût du kilomètre

“Un aller-retour pour Liège svp”. “Vous êtes sûr ?” me répond le guichetier. Il était 16h, gare de Jette : cela lui paraissait inconcevable que je parte à Liège et en revienne sur ce qui restait de la journée…

Non, je ne travaille pas à la SNCB

Ben oui, je faisais un aller-retour Jette – Liège pour aller chercher un objet acheté en 2ème main. Pas de quoi en faire un article. Sauf que les deux seules personnes rencontrées lors de ce périple ont eu des réflexions témoignant de leur incrédulité !

En effet, après le guichetier, ce fut le vendeur, à qui j’avais refusé sa proposition de se retrouver à mi-chemin sur l’autoroute. Trop content de ma demande de m’attendre à la gare des Guillemins, il a cru que mon choix était dicté par la gratuité des transports : “Comme ça, vous travaillez à la SNCB ?”

Le train, trop cher ?

Ah ben dites donc, ça en perturbe plus d’un, de voir un gars faire un aller-retour pour chercher son colis, plutôt que de prendre sa voiture, comme tout le monde !

En plus, le train, c’est cher : Bruxelles – Liège, c’est 28 €, quand-même !

Et en voiture, c’est combien, dites-moi ?

Eh bien, si on calcule tout (achat, entretien, essence, assurances, etc.), votre voiture coûte en moyenne 0,28 cents du kilomètre. Pour mon aller-retour de 208 km, il m’en aurait coûté un bon 58 € ! Eh oui, cinquante-huit, acht en vijftig, fifty-eight euros ! Bien-sûr ce n’est qu’une moyenne : suivant l’usage et la taille de votre voiture, ça peut être moins… ou plus !

Voilà pour l’argument qui touche au portefeuille. Mais est-ce vraiment ça qui m’a motivé ?

Choisir entre la voiture et le train
Alors, plutôt voiture ou plutôt train ? !

Encore un peu de carbone ?

Il serait malhonnête de ma part de prétendre avoir fait des calculs de coût avant de me décider entre la voiture et le train.

En fait, c’est par conviction.

D’abord, comme je l’ai déjà fait comprendre dans un autre article, deux heures de train, c’est deux heures de temps libre. Alors que deux heures de voiture, c’est vraiment du temps perdu, même si de porte à porte c’est un peu plus rapide.

Ensuite, ma lecture du moment était… “La dictature du carbone”. Je ne vais pas dire que ce livre m’a tout d’un coup éveillé à notre consommation, mais quand même, le lire et prendre sa voiture, seul, pour chercher un objet qui coûte à peine le double de mon transport, ça aurait été comme de porter du Nike après avoir lu Naomi Klein ! Et en plus, une “veille casserole” à traîner, le jour où je devrai chroniquer cet excellent ouvrage !

Ah oui, à propos

Alors que je m’apprête à finir cet article, je me retourne comme Colombo au moment de sortir de la pièce, pour dire la phrase qui change tout : “Ah oui, à propos…”. À propos,  en été ce sont les “Summer Deal”, à la SNCB : c’est 15 € pour l’aller-retour vers n’importe quelle ville. Soit 0,07 cents du kilomètre pour Liège. Est-ce finalement le meilleur argument pour choisir le train plutôt que la voiture ? Non ? Car vous disposez d’une voiture de société ? Eh bien, moi aussi, en fait… Quand je vous dis que j’agis par conviction…

Quel enseignement tirez-vous de cet article ? (plusieurs choix possibles)

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Paul lit bien trop de livres dans le métro

Je travaille à 20 pages de chez moi

Depuis que j’ai commencé mon blog, on n’arrête pas de me demander : “Paul, où trouves-tu le temps de lire tout ça ?” Et vous connaissez la meilleure ? Le “tout ça” ne portant que sur ce que vous voyez dans mon blog, cela ne représente que la moitié de ce que je lis !

Itinéraire d’un enfant gâté

J’ai la grande chance, si si c’en est une, d’utiliser les transports en commun pour aller au boulot. Soit 35 à 45 minutes de bus et métro à l’aller, autant de métro et train au retour. Alors, avez-vous deviné où se trouve mon temps de lecture ?…

Le calcul est simple : je retire une douzaine de minutes de marche, quelques minutes d’attente du bus, quelques minutes “techniques” (pointage de carte, trouver sa place), et voilà que j’ai à ma disposition au moins une trentaine de minutes par jour pour m’instruire. Et encore, une demi-heure, c’est quand je n’ai pas de chance : le bus qui n’est pas pris dans les embouteillages, le métro que je ne dois pas attendre, le train qui arrive à l’heure…

Les retards m’instruisent

Eh oui, en lisant dans les transports, tout est inversé : du temps perdu en trajet ? Non, du temps gagné à m’instruire !

Le métro arrive bondé ? Pas d’énervement, je le laisse passer et attend le suivant durant 3 pages.

Et pourquoi, sorti de métro, je marche si vite vers mon quai de gare ? Vais-je rater mon train ? Mais non, je veux gagner une page ! De toute façon mon train est affiché avec… 5 pages de retard !

Effondrement entre Mérode et Schuman

Et maintenant faisons un petit calcul ludique, à la manière de Freakonomics

En revenant du bureau, je prends le métro pour un seul arrêt, de Merode à Schuman. Ça ne vaut pas la peine de sortir son livre, n’est-ce pas ? Eh bien si ! D’abord la distance est exceptionnellement longue : 2’15” entre la fermeture et l’ouverture des portes. Ensuite il y a l’attente. Donc, entre 2 et 6 minutes de lecture. En faisant une moyenne de 3 pages lues sur ce petit trajet, attente comprise, au bout de l’année j’ai lu un livre comme “Effondrement” (un pavé que je dois absolument vous chroniquer) entre les stations Merode et Schuman !

Paul lit Effondrement -  station Merode
Effondrement à Mérode

De la lecture qui ne me coûte rien

Mon bus vient de quitter l’arrêt “Broustin” quand je lis en page 82 de “Bien trop de livres ?” : “Le temps est l’aspect le plus coûteux du livre à quelques exceptions près (celui passé dans les transports en commun […])” . En effet, pure calcul économique, lire un livre coûte le temps que l’on pourrait consacrer à autre chose, et cette lecture en demande beaucoup. En lisant dans les transports, je ne perd que mon temps inutile…

Encore plus de bonheur

Depuis que je lis ainsi, mon temps libre ne commence pas quand j’arrive chez moi, mais bien quand j’arrive sur le quai du métro, quelques minutes seulement après avoir quitté le bureau.

Ce n’est qu’un point de vue, mais, comme expliqué dans “L’économie du bonheur” (terminé l’autre jour, station Botanique), “les trajets journaliers pour aller au travail et en revenir constituent également un exemple de gestion sous-optimale du temps” (signifiant qu’il ne contribue pas à améliorer le bonheur).

Je crois que pour moi il y contribue…

Paul lit bien trop de livres dans le métro
Paul lit bien trop de livres dans le métro

(dans la veine de cette chronique je vous recommande chaudement “Bien trop de livres ?” de Gabriel Zaid, éditions Les Belles Lettres)

Dans les transports en commun...

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