Archives par mot-clé : consommation

Rejoignez la communauté Fairphone

545,94 euros. Voilà ce que me coûte mon prochain smartphone, que j’ai commandé sans même l’avoir essayé. ExtraPaul qui parle shopping ? Non, qui parle consom’action !

Ne me dites plus que le monde va mal

Comment ? Un iPhone 7S MegaPlus ? Un Samsung Galaxial New Edge ? Non, un Fairphone. Un téléphone “éthique”, développé par une petite société hollandaise.

Plus de 500 euros pour un téléphone portable, d’un fabricant qui sort de nulle part, c’est cher, n’est-ce pas ?

Et si c’était justement le juste prix pour qu’un tel appareil soit fabriqué selon des nouvelles normes économiques ?

Car on peut être interpellé par le reportage “Les secrets inavouables de nos portables” , on peut être scandalisé par la guerre au Congo alors que c’est (en partie) le coltan de nos téléphones qui entretient les seigneurs de guerre, ce n’est pas en mettant quelques “like” en bas d’articles indignés que l’on encouragera le changement. Il va falloir y mettre de sa poche si on ne veut pas que ce beau projet, le Fairphone, soit tué dans l’œuf !

500 euros, je ne suis pas prêt à mettre ce prix” , me rétorque un ami. “Eh bien ne viens plus te plaindre que le monde va mal” , lui ai-je répondu, le sourire en coin.

Achat militant

Nous, consommateurs, ne sommes pas responsables de la manière dont les produits sont fabriqués. Mais quand une société propose un appareil plus “éthique”, et veut montrer une autre voie à l’industrie, nous pouvons l’encourager. Et mettre nos convictions à l’épreuve : acheter de manière plus responsable et moins passionnelle.

Trop grand ? Trop épais ? Pas d’appareil photo à dix milliards de pixels ? Pas un look cool ? Si l’appareil a peu de chances de répondre exactement à tout ce que nous attendons, réjouissons-nous qu’une petite société de 34 personnes nous donne l’opportunité de rendre plus positif cet achat d’ordinaire si néfaste pour l’environnement. Même les Américains n’ont pas cette chance (ou presque) !

Si le prix parait cher, c’est que l’appareil relève pas mal de défis :

  • matières premières (minerais principalement) ne finançant pas les milices mais soutenant les économies locales ;
  • design modulable permettant l’auto-réparation et le remplacement de pièces ;
  • fabrication par des usines respectueuses des travailleurs ;
  • procédure de recyclage.

Mais en lisant l’analyse détaillée des coûts du Fairphone 2, on constate surtout que le prix est cher à cause de sa fabrication à petite échelle, ne permettant pas de bénéficier d’économie d’échelle.

Le Fairphone 1 s’est vendu en 2010 un bon 300 euros, en 60.000 exemplaires. Il était moins élaboré, mais son succès permet au Fairphone 2 de sortir avec un cahier des charges plus ambitieux.

Consom’action(s)

Pas encore convaincu ? Pour ce prix, vous pourriez acheter un Galaxy S ou (presque) un iPhone ? Certes, mais l’argent que vous y mettrez ne compte même pas pour la moitié de la fabrication. Samsung et Apple prennent une marge de 150 % à 250 % sur leurs smartphones. C’est aussi de la consom’actions : pour les actions de la marque !

Alors si vous êtes convaincu par le Fairphone, si vous voulez encourager cette petite société située à Amsterdam, passez commande, rejoignez la communauté Fairphone : la production démarrera quand les quinze mille unités seront pré-commandées. Sur le temps de rédaction de cet article, le compteur a augmenté d’un bon millier, dépassant les 9000 : j’espère que mes lecteurs répondront à l’appel et que quelques unités s’ajouteront.

En attendant, voici quelques liens pour compléter cet article :

Dix ans séparent Mobilou du Fairphone : le choc des générations !
Dix ans séparent Mobilou du Fairphone : le choc des générations !

Le Fairphone...

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Allons au Repair Café

Quel est le café où l’on va avec son grille-pain sous le bras, s’il est cassé ? Au Repair Café, pardi !

Belgique, pays des cafés

Le Repair Café “est un temps ou un moment dédié à la réparation d’objets et organisé à un niveau local, entre des personnes qui habitent ou fréquentent un même endroit (un quartier ou un village, par exemple)” (WikiPedia). Inventé chez nos voisins hollandais en 2009, c’est une réponse au gaspillage et à l’obsolescence programmée.

Cette initiative citoyenne a maintenant dépassé les frontières de nos voisins : il y en a quelques 700 dans le monde, concentrés principalement en Hollande, en Belgique et en Allemagne. En fait, c’est un mouvement qu’on ne trouve que dans les pays occidentaux, les autres pays ayant gardé l’habitude de la réparation plutôt que de jeter : on n’a rien à leur apprendre !

Jeter mon grille-pain ? Pas question !
Jeter mon grille-pain ? Pas question !

Sur notre territoire, on peut être fier d’avoir une petite centaine de Repair Cafés. Dont un dans ma commune. Décidément, Jette nous gâte en matière d’initiative citoyenne.

Je n’attendais qu’un motif pour vivre cette nouvelle expérience citoyenne, et c’est mon grille-pain qui m’offre le ticket d’entrée. Il fait sauter le disjoncteur : c’est grave, docteur ?

Numéro 13 : un porte-bonheur ?

Un Repair Café est organisé chaque mois au sein de chaque commune. Je consulte le calendrier sur le site officiel Belgique pour savoir quand et où aura lieu le prochain rendez-vous : c’est le 4ème dimanche du mois, entre 15 et 17 heures, dans une salle bien connue des Jettois pour ses activités culturelles et associatives.

Me voilà sur place, mon grille-pain sous le bras. Je suis accueilli par une dame qui voit en moi les signes d’une “première fois”. Elle m’explique donc que je dois :

  1. lire le règlement (en gros : il ne faut pas poursuivre le réparateur si son intervention échoue) ;
  2. indiquer sur un document : nom, type d’appareil, explication de la panne, signature pour approuver le règlement et, pour la fin, le succès de l’intervention ;
  3. attendre mon tour : aujourd’hui, c’est calme, me rassure la dame, car la dernière fois il y avait une cinquantaine de demandes. D’ailleurs il vaut mieux venir dès l’ouverture.

J’ai le numéro 13 : je ne devrais pas attendre trop longtemps.

Dans la résistance

Je m’installe, une bière à la main, et observe toute cette activité bon enfant.

Il y a quatre réparateurs, tous déjà bien occupés sur un échantillon varié d’objets de notre vie moderne : un tourne-disque qui ne tourne plus, un micro-ondes qui n’émet plus de bonnes ondes, un vélo qui ne file plus droit, et un ordinateur capricieux.

Mais il y a aussi des couturières. Car les vêtements ont aussi droit à des mains expertes.

Du vélo à l'ordinateur en passant par le grille-pain : tout se répare
Du vélo à l’ordinateur en passant par le grille-pain : tout se répare

Voilà, c’est mon tour.

Je m’installe en face du technicien qui semble spécialisé dans l’électro-ménager (il n’est pas rare de devoir passer son tour, en attente du réparateur le plus qualifié pour son problème). Mais n’allez pas croire que c’est son domaine : notre homme est programmeur d’automates. Il a rejoint le Repair Café il y a quelques mois, et estime réussir 75 % de ses interventions.

Je suis confiant, me disant qu’un objet aussi simple qu’un grille-pains ne doit pas poser de problème. Hélas, après 10 minutes de manipulations, le verdict tombe : la résistance est cassée. Irréparable. Du moins avec les moyens ici.

Engagez-vous

C’est donc un échec. Mais que cela ne décourage pas de revenir. En fait, les Repair Cafés ont un taux de réussite de 60 %.

En partant, je remets ma feuille cochée “non réparé”.

Et je glisse un petit billet dans la caisse : tous ces bénévoles le méritent bien.

Et qui sait si un jour vous n’en ferez pas partie ? Vous ne seriez pas un peu bricoleur, par hasard ? Si oui, faites profiter le Repair Café de votre quartier. Voilà un activité du dimanche très gratifiante !

Ce grille pain fait partie des 40%
Les Repair Cafés ont besoin de vous

Les Repair Cafés...

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Produit de merde

Pour la troisième fois, une des oreillettes de mes écouteurs ne fonctionne plus. En quelques mois. C’est vraiment un produit de m…, et je tiens à le faire savoir.

Produit de marque ?

“Produit de m…”, avec “m” comme “marque”… ou comme “merde” !

L’écrire me rebute, mais il faut bien appeler un chat “un chat”. Je n’ai pas trouvé mieux que cette expression qui vient naturellement quand on est en possession d’un produit qui ne remplit pas ses promesses.

Mais attention, pas n’importe quoi. Je ne vise pas l’appareil photo chinois acheté pour quelques poignées d’euros, du pèse-personne reçu avec le sofa, ou d’une montre gagnée à la foire ! Je met ces objets dans la catégorie des “produits toxiques”, et on en parlera à une autre occasion.

Non, veux parler des produits de marque. Vous savez, ceux qui sont sur-emballés, qui changent tous les six mois avec la “nouvelle collection”, qui sont nouveaux mais n’innovent en rien.

Pourquoi tant de colère ?

Parce que la fabrication d’un produit, que ce soit une chaussure, un stylo, un téléphone ou un t-shirt, a une empreinte écologique non négligeable : en matières premières, en eau, en énergie.

Parce qu’il a certainement été fabriqué dans des conditions déplorables.

Parce qu’il a traversé des milliers de kilomètres pour arriver jusqu’à moi.

Pour toutes ces raisons, si ce que j’ai acheté est de mauvaise qualité ou devenu inutilisable dans un délai anormalement court, c’est un échec bien au-delà du seul argent perdu. Le jeter pour acheter autre chose ne me permet pas de soulager ma conscience, bien au contraire.

Alors j’enrage, je piétine, et je brûle d’envie de crier au fabricant : “sous vos beaux habits de branding, vous m’avez juste vendu un produit de m…” .

Voici deux cas.

Prada, des lunettes biodégradables ?

Mieux que des lunettes en écailles : les lunettes qui s’écaillent !

Il faut croire que payer plus de 100 € pour une paire de lunettes (verres non compris) n’est pas suffisant pour avoir de la qualité. Entre parenthèses, que des lunettes coûtent autant qu’un vélo m’a toujours exaspéré !

Il n’a fallu que quelques mois pour que la peinture noire des montures commence à partir. Elles n’ont apparemment pas été conçues pour l’extérieur. Ou que la monture ne résiste pas à l’acidité de la peau (conseil pour éviter un procès : ajouter dans la notice “Attention, ces lunettes ne sont pas faites pour l’extérieur ni pour entrer en contact avec la peau” ).

Lunettes Prada, lunettes… Ah non, ne soyons pas grossiers !

Les lunettes qui vous donnent l'illusion que le temps passe vraiment vite
Les lunettes qui vous donnent l’illusion que le temps passe vraiment vite

Urbanears ne sait pas souder

Ils se déclinent en orange, en gris, en bleu, en jaune, en vert : les écouteurs Urbanears sont attrayants et tiennent parfaitement dans l’oreille grâce à leur EarClick. Avis aux joggeurs comme moi !

Le monde serait parfait si seulement cette marque suédoise avait mentionné dans le cahier des charges, destiné au fabricant chinois, que les soudures devaient tenir “le temps généralement admis dans la profession” .

Car voilà, après deux mois, ça crachote dans une oreille, puis plus de son. Retour au magasin : l’échange se fait sans discussion (et je salue Jogging Plus qui a fait preuve de bonne volonté). Mais quelques mois plus tard, je reviens avec le même problème. Nouvel échange. Je choisis une autre couleur : on ne sait jamais que ceux que j’avais rapportés sont de retour dans le rayon. Je suis donc avec le troisième exemplaire de ce produit : il tient un peu plus longtemps. Puis patatras, une oreille crachote et puis, air connu, plus rien. C’est toujours la même histoire : quelque chose a lâché dans le mini-jack.

La garantie est à présent passée. Le feuilleton est terminé. Le verdict tombe, implacable : trois exemplaires avec le même problème, c’est bien un produit de m…

Urbanears va vous refaire découvrir le son mono
Urbanears soigne son packaging et c’est tout

Indignez-vous, hashtaguez !

Comment crier à la face du monde que c’est un produit m… auvais ?

En le balançant dans les réseaux sociaux ! Twitter en tête, grâce au hashtag #produitdemerde, en anglais #shittyproduct ou #crappyproduct. En n’oubliant pas de l’adresser à la marque (par exemple @urbanears).

Et joignons-y une photo, sur laquelle se place, comme un marquage au fer rouge, le logo créé à cet effet. Eh oui, j’ai mis du cœur à l’ouvrage ! Voici même une petite page web qui permet de marquer votre photo !

Logo produit de merde

Le génie humain, quand-même

On se calme.

Je l’écris sans rire, même pas un sourire crispé : je suis souvent émerveillé par la qualité de nos produits et l’ingéniosité humaine. Par rapport à ça, il est difficile de ne pas consommer à gogo !

Et sur les centaines d’objets accumulés durant ces quelques dizaines d’années de consommation irréfléchie, je n’ai trouvé que ces deux malheureux produits à mettre au pilori.

Et vous, en avez-vous ?

Je guette vos hashtags…

Faisons connaître les produits de merde

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