On ne jette pas ses emballages…
Quand on était petit, on nous apprenait qu’« on ne jette pas ses emballages dans la rue ».
Aujourd’hui, j’aimerais qu’on nous apprenne à « ne pas jeter ses emballages : on les réutilise quand c’est possible ».
J’écrirai certainement un article sur ma vie (mon enfer ?) avec les sacs en plastique, mais une chose à la fois. Ici je m’attaque aux gobelets à café, au bureau… Et pour expliquer toute l’absurdité de nos habitudes, je m’adresse à mon compagnon de blog, ce cher Mobilou, qui trouve que nous avons de drôles de manières…
Un quart d’heure de vie et un siècle d’agonie
Mobilou, je t’explique : le distributeur à café sur les lieux de travail est une machine indispensable à l’homme moderne pour l’accomplissement de son labeur. C’est une institution, un symbole social. L’absence de cette machine déprécie la valeur d’un bureau : il perd son AAA !
Mais ce signe de la modernité va de pair avec des habitudes difficiles à défendre… Car comment t’expliquer que la consommation de 20 cl d’une boisson chaude nécessite le sacrifice d’un objet fabriqué à base de pétrole, utilisé durant 15 minutes, puis jeté comme une peau de banane, à la différence notable qu’il mettra plus d’un siècle à disparaître, et pas forcément sans laisser de traces ?
Cet objet, c’est le gobelet en plastique, délivré avec entrain et sans supplément par cette fabuleuse machine qu’est le distributeur à café. Oui, tu l’as bien compris : un ustensile à la circonférence parfaite et à l’imperméabilité sans défaut, dans une matière résistante, dont la fabrication a demandé des grosses machines et de l’énergie, va avoir une vie plus éphémère qu’un papillon de nuit. Quelle triste vie !
L’Homme, ce prédateur pour les gobelets
Ah Mobilou, je ne sais pas t’expliquer comment on en est venu là. Nous sommes dans l’ère du tout jetable, et le gobelet à café en est l’emblème. Tous les matins je les vois défiler, et je compte les morts : pour ceux d’entre nous consommant plus de 5 cafés par jour, ça fait un millier d’objets inutiles au bout d’un an !
En ont-ils conscience ? (les hommes, pas les gobelets !) Non car, dans notre monde moderne, ce que nous jetons disparaît de notre vue : ça ne termine pas au fond de notre jardin…
Saleté de gobelet vs gobelet sale
“Pourtant, des solutions existent”, pour reprendre la formule consacrée : le gobelet qui tombe à chaque commande, ce n’est pas une fatalité ! Car, Mobilou, l’Homme fabrique des machines très intelligentes : c’est ainsi que si notre distributeur détecte un corps étranger, il ne crachera pas son morceau de polymère moulé. Utiliser une tasse ou réutiliser son gobelet, c’est donc possible…
Mais cela n’y change pas grand-chose, car on l’ignore / on veut boire dans du propre / on s’en fout / jeter après usage est dans notre éducation… Je ne vais pas porter d’accusations : il y a quelques années, le sort des gobelets, je m’en foutais !
Mais maintenant toutes ces habitudes m’insupportent. Action !
Tableau de chasse
Mobilou, attaquer de front l’habitude des gens, ça ne marche pas. Et je ne me vois pas placarder des affiches « Réutilisez votre gobelet » dans les couloirs : on a déjà vu des combats plus importants !
J’ai donc trouvé une méthode ludique : à chaque fois que je réutilise mon gobelet, je lui mets un trait au marqueur. À la longue, tout un côté se remplit de dizaines de marques.
Alors quand il est posé sur mon bureau, quand je le transporte dans les couloirs, ou le dépose dans le distributeur, les plus observateurs et les plus curieux m’interrogent sur cet étrange objet tatoué : et voilà la belle occasion de leur faire comprendre que réutiliser son gobelet, on n’en meurt pas (à moins que ?…)
Ce n’est qu’une bataille…
Ceci est une bataille, Mobilou, mais c’est la guerre ! Dans mon bureau, que de gaspillages en matière et en énergie ! Oserais-je en parler un jour ? Je frôle l’incident diplomatique, je me tâte…