Après 6 mois d’attente, voici enfin mon Fairphone. C’est le moment de faire quelques mises au point sur cet appareil.
Comme Star War VII
Rappelez-vous, il y a quelques mois je vous parlais du Fairphone 2, que je commandais par conviction.
Avec un mois de retard, il est arrivé dans un magnifique emballage blanc, accompagné de cartes postales destinées à défendre la démarche.
Si l’attente fut longue, le plaisir de le recevoir en a été décuplé. Car Fairphone a su faire vibrer notre fibre éco-responsable à coup de newsletters, nous tenant informé de la mise en production. Transparence oblige, la communauté Fairphone a pu ainsi voir des photos de l’appareil durant toute sa conception.
Bref, l’attente fut aussi jouissive que pour Star War VII, c’est dire !
Unboxing Fairphone 2
Achetant tous mes appareils en deuxième main, le déballage n’est plus l’activité excitante que je connaissais encore il y a quelques années. Mais force est de constater qu’avec le FP2 j’ai retrouvé mes sensations, grâce à un packaging original : une sorte de sarcophage New Age serti d’un ruban bleu portant l’inscription en anglais “Ouvrez-le, c’est le vôtre”.
Autre surprise : l’appareil se découvre nu. Le capot, dont j’avais choisi la couleur lors de la commande, se découvre de l’autre côté de l’emballage. C’est bien vu : le mettre en place, c’est comprendre son montage. Et avant cela on aura apprécié toutes les indications de démontage des composants, imprimés sur la carte mère.
Oignon 1.0
Alors ça dit quoi, cet appareil ? Cette question m’embête car je ne l’ai pas acheté pour ses performances, et je ne suis pas un spécialiste. Mais j’ai bien senti qu’un peu de technique était nécessaire pour convaincre que le Fairphone 2 n’est pas un appareil préhistorique. D’ailleurs quelques sites aiment le comparer au Samsung Galaxy S5.
Il existe déjà des tests réalisés par des spécialistes comme celui-ci, et la tendance est de lui attribuer entre 3/5 et 4/5, si on s’en tient strictement au rapport qualité/prix. Force est de constater qu’une petite société de moins de 40 personnes ne peut pas concurrencer les grandes marques, même en prenant une marge minimum, comme nous verrons plus loin.
Pour ma part, le FP2 répond à mes attentes : écran agréable, bonne réactivité, robuste, photos correctes.
Bonne implémentation d’Android 5.1. Ou presque.
Car la couche système de Fairphone en est à sa version initiale : Onion 1.0. Et avoir la version 1 d’un software est rarement un bon signe, parole d’informaticien ! Crainte confirmée ici, avec quelques bugs comme l’écran qui vibre quand on le met en luminosité automatique, le défilement qui a des ratés dans certaines applis, la LED de notification qui aime trop le rouge, etc. Mais Fairphone récolte les données de ses utilisateurs et nous prépare une mise à jour.
Finalement, c’est l’aspect massif de l’appareil qui rebutera certains : plutôt brut de décoffrage et épais. Mais rappelons que toutes les pièces sont interchangeables : on peut difficilement demander à un tel appareil d’être extra-fin et design, tout en proposant un démontage facile.
Le juste prix
Avoir un Fairphone, c’est en être l’ambassadeur. J’ai donc affiché au bureau une des cartes postales reçues avec l’appareil, affichant un “I’m a proud owner of Fairphone” . Les réactions sont diverses et attendues. En voici quelques-unes.
Qu’est-ce qui prouve que Fairphone répond à tous ses engagements concernant la fabrication ?
La fabrication “éthique” est le fondement de Fairphone, contrairement à une marque déjà établie qui déciderait d’entamer une démarche responsable pour “verdir” son image.
Elle a été récompensée durant la COP21, alors autant vous dire qu’elle est sous le feu des projecteurs de nombreux journalistes et organismes.
Prendre en défaut la petite firme hollandaise signerait la fin de leur entreprise.
Plus de 500 euros, c’est plus que ce que je suis prêt à donner pour un smartphone
Oui c’est cher, mais c’est pourtant le juste prix pour ce smartphone. Moins cher paraîtrait même suspect : une petite société tablant sur une production de 140.000 exemplaires par an ne peut pas s’aligner sur des constructeurs produisant à quelques millions d’exemplaires, ayant moins d’exigences “durables” qui plus est.
Cela paraît évident, et pourtant les réflexions du genre “mais pourquoi c’est si cher ?” ne manquent pas dans les réseaux sociaux.
Si vous pouvez vous payer un smartphone à moindre prix, remerciez la mondialisation et les lois du marché.
Il est quand même fabriqué en Chine : où est l’éthique ?
Fabriquer un smartphone ailleurs qu’en Chine semble être un défis hors de portée des fabricants, même des plus grands. Donc oui, le FP est fabriqué en Chine. Mais dans une usine respectueuse des droits des travailleurs, en partenariat avec une société d’évaluation sociale.
Pour donner un ordre de grandeur, sachez que dans les 340 € de son coût de fabrication, 37,20 € est consacré à l’usine chinoise Hi-P, dont 9,80 € pour la main d’œuvre. Alors qu’Apple paie la sienne à 3 € par iPhone !
Fairph’owner et fier de l’être
Vous l’aurez compris : posséder un Fairphone c’est plus que posséder un smartphone. C’est faire partie d’une communauté, c’est être fier d’avoir supporté une entreprise qui montre une autre voie économique.
Et j’espère que d’autre firmes suivront cette route.
En attendant, le défis sera de garder mon FP2 le plus longtemps possible, sans quoi ma démarche sera peu durable.
Sachez que la production du Fairphone 2 est maintenant sur des rails, et que vous pouvez le commander pour le recevoir dans un délai raisonnable.
#WeAreFairphone !