Les nouvelles de Panama
Perd-t-on tout sens moral et éthique quand on devient riche ? Ou devient-on riche par ce que justement on n’a aucune de ces valeurs humaines ?
A défaut d’avoir une réponse, je me contenterai de m’indigner.
Car ce que révèlent les “Panama Papers” , publiés dans les journaux du monde entier ce lundi 4 avril 2016, nous montrent encore une fois le cynisme des gens fortunés, qu’ils soient hommes de pouvoir, dirigeants d’entreprise, sportifs ou artistes.
Certes tous les riches ne sont pas à prendre en défaut.
Peut-être.
Car même si le scandale repose sur le chiffre énorme de 11,5 millions de documents pour plus de 214 000 sociétés offshore, il ne concerne… qu’un seul cabinet d’avocats !
Alors, que faire ?
Écrire à Charles, pardi !
Envoyons un journal à Charles Michel
Pour montrer son indignation, exprimer sa rage ou évacuer ses idées noires, le mouvement Tout Autre Chose propose d’envoyer une lettre à Charles Michel, contenant un article de journal parlant des Panama Papers, éventuellement accompagné d’une lettre.
Les sceptiques diront que ça ne sert à rien, tout sera lu par un sous-fifre, voir jeté à la poubelle (la jaune j’espère !). Et qu’il serait préférable de descendre dans la rue, comme c’est déjà le cas en Islande.
Moi je dis : à chacun sa façon de protester, et écrire à Charles, ça me va bien !
J’ai donc acheté Le Soir de ce mercredi, et après sa lecture, qui n’a pas amélioré mon humeur, bien au contraire (mention spéciale pour les entourloupes de la société “durable” Durabilis), je soigne ma prose pour le premier homme du pays.
Ma lettre à Charles
Mr le premier ministre ;
Sans fisc, il n’y a pas d’État. Et sans État, il ne restera que la “main invisible” de l’économie pour réguler le monde. Ce en quoi je ne crois pas.
Pourtant, tous les signes sont là pour indiquer que le monde va vers une telle société, au service de l’économie et non à celui de l’Homme.
L’affaire des Panama Papers est une nouvelle preuve exaspérante que l’argent mène à des pratiques éthiquement inacceptables à défaut d’être hors la lois. Ces révélations montrent le cynisme des gens de pouvoir, et sont désespérantes dans une société déjà sous tension.
La Belgique est un petit pays, mais qui s’entend de loin. Dès lors je n’attends plus de ses dirigeants qu’ils s’indignent, discourent et prennent des mesures sans suite. Mais bien qu’ils se montrent leaders dans la chasse à l’évasion fiscale, et initiateurs d’une Europe sans complicité avec ce système.
Je considère l’évasion fiscale comme la pire menace sur notre société. Et tandis que les signes d’appauvrissement du pays sont là, je me refuse à penser “c’était mieux avant”. Mais pour combien de temps encore ?…
Paul Barbieux
Un citoyen exaspéré